Addendum à la bio de Félix …

De récentes recherches plus et mieux abouties que les précédentes ont révélé deux frères en plus de son ainé Émile :
– Henri, né le 7 avril 1876 à Pouxeux (88)
– Julien, né le 2 mars 1879 à Golbey (88)

Félix se maria deux fois. La première épouse se nommait Marie-Louise Ducrot, ils s’épousèrent à Paris le 3 décembre 1903 et se séparèrent ensuite (acte de divorce en date de 1911). Il épousa le 12 octobre 1912 à Paris VI celle qui l’accompagnera ensuite. Elle avait 25 ans et s’appelait Blanche Verdeaux.

En 1910, Félix bataillait aux côtés de Paul Painlevé, député socialiste et membre de la Ligue des droits de l’Homme. Painlevé devînt ministre sous le gouvernement d’Aristide Briand dans l’ombre duquel les observateurs attentifs pouvaient voir la silhouette de Félix.
Félix est surtout le lieutenant de Pataud du syndicat des travailleurs des industries électriques (STIE). Le « roi Pataud » virant du côté des antisémites et antimaçonniques, Félix s’en écarta non sans avoir organisé son exfiltration vers la Belgique pour le mettre à l’abri des poursuites intentées contre les responsables syndicaux au lendemain des grèves de 1910.

Durant la guerre de 14-18, il est réformé pour raison de santé. Il rejoindra son poste de réserviste en 1917, à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité, jusqu’en 1919.

Après la guerre, il s’inscrit dans le grand mouvement socialiste qui portera au pouvoir le Front populaire dans lequel il s’investira devenant conseiller des ministres Violette et Rucart sous le gouvernement Blum.

En résumé, ce qu’il faut retenir,

Félix Chevrier, de très modeste condition, est né à Épinal le 25 août 1884 où il vécu avec ses parents, au Saut-le-Cerf.
Après son certificat d’études, il est aide-jardinier au château d’Épinal.
Il quitte sa ville pour Paris à 16 ans. Il devient porteur d’eau.
Il reprend des études, par la Bourse du travail et les « conférences du dimanche » qu’organise Lahy professeur à l’École des hautes études de la Sorbonne, franc-maçon engagé.
Il s’engage dans le syndicalisme, crée le syndicat des chauffeurs-mécaniciens. Il est, avec Pataud, à l’origine des premières coupures l’électricité qui touchent Paris en 1910.
Il rejoint le Parti radical socialiste où il bataille avec Briand et Painlevé.
Il crée le journal « le Vosgien »
Après guerre, il milite pour le Front populaire. Il sera conseiller des ministres Violette et Rucart sous le gouvernement de Blum.
Il est Secrétaire général de la commission des Centres de rassemblement des internés civils (100 camps, 20000 retenus)
Il devient Secrétaire général de l’Union-OSE (Œuvre de Secours aux Enfants juifs), à ce titre, il organise le placement des enfants venus d’Allemagne, de Pologne, d’Autriche ou de Roumanie dans des centres. Il est lui-même Directeur d’un centre en 1940, dans la Creuse : le château de Chabannes. Il va soustraire plus de 400 enfants des camps de la mort.
Il est Résistant, tant dans la Creuse qu’en Lorraine.
Il est journaliste, parolier, auteur des hymnes lorrain, vosgien, corse ou du Congo Belge !
Critique gastronomique, littéraire, publiciste, Secrétaire générale de la propagande vinicole française, chevalier de la Légion d’honneur, médaillé de l’Étoile Brillante de la République de Chine (Taïwan), franc-maçon, etc …
Le 3 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Félix Chevrier le titre de Juste des Nations
L’école de Saint-Pierre de Fursac (Creuse) porte son nom.
Il est décédé le 20 novembre 1962. Ses cendres furent dispersées sur le jardin du souvenir du cimetière du Père Lachaise à Paris.